Avant le Zoo de La Flèche, le parc zoologique du Tertre-Rouge

Qu’est-ce que c’est que ce blog qui se prétend amoureux de la vallée du loir et de La Flèche en particulier, et qui justement n’en a pas encore parlé, de La Flèche ?

Voilà, voilà, ça vient.  Comme indiqué sur la page d’accueil de ce blog, La Flèche doit en grande partie sa notoriété à deux « monuments », le Prytanée National Militaire et le parc zoologique, aujourd’hui connu sous le nom de « Zoo de La Flèche ». Pour tous ceux qui ont grandi dans les environs dans la deuxième partie du XXème siècle, ce lieu qui n’était encore que le « Parc zoologique du Tertre-Rouge » était indissociable de son fondateur, dont la barbe blanche et la popularité auprès des enfants du coin étaient jalousées par le Père Noël lui-même : Jacques Bouillault.

La barbe blanche n’avait pas toujours été blanche, bien sûr, comme nous le rappelle cette vidéo dénichée sur le site de l’INA, mais le charisme de « L’ami des bêtes sauvages », lui, était déjà bien là. Car on ne venait pas seulement visiter le parc zoologique, on venait surtout suivre les visites commentées par le fondateur du parc, dont la proximité avec les animaux sidérait enfants et adultes. Pour ceux qui seraient curieux d’en savoir plus sur la vie de cette figure locale, vous pouvez aller faire un tour sur le site jacques-bouillault.fr (Désolée, ce site semble ne plus exister…) et notamment sa page histoire, ou vous plonger dans la biographie Jacques Bouillault une vie de naturaliste écrite en 2003 par Emmanuel Mouton, également auteur d’un article dans le numéro 146 de la revue 303 consacré aux Excentriques ?.

Excentrique Jacques Bouillault ? Peut-être. Sûrement. Mais pour les enfants qui l’ont croisé, il incarnait surtout la passion. La passion des animaux, bien sûr, mais aussi la passion de transmettre. Car Jacques Bouillault, on ne le croisait pas qu’au parc zoologique. Quand il revenait de ses voyages extraordinaires, il parcourait les écoles, les salles des fêtes, pour projeter, aux petits comme aux plus grands, les films de ses aventures, de ses découvertes, pour faire naître l’émerveillement face à ce qu’on n’appelait pas encore la biodiversité mais tout simplement la nature.

En 2013, quatre ans après le décès de jacques Bouillault, les Fléchois ont pu redécouvrir une partie de ces images grâce à l’association Fous de nature et le film Les voyages de Jacques Bouillault. Pour beaucoup, ce fût un retour à l’enfance, à l’adolescence, à cette époque où il n’y avait au mieux que trois chaînes de télévision (où Jacques Bouillault apparaissait d’ailleurs parfois aux côtés d’Allain Bougrain-Dubourg), et où ces moments privilégiés de découverte de l’Afrique ou des îles Galapagos ne pouvaient que marquer les esprits.

Il n’existe pas d’enregistrement sonore des projections-conférences de Jacques Bouillault. Les images, les films sont là, mais les commentaires, non. Ce qui fait de chacun de ceux qui ont eu la chance d’assister à l’une d’entre elles, des privilégiés, vous l’aurez compris, mais aussi les dépositaires d’un trésor local.

6 réflexions sur « Avant le Zoo de La Flèche, le parc zoologique du Tertre-Rouge »

  1. Belle initiative que de parler de Jacques Bouillault, effectivement fondateur du zoo du Tertre Rouge. Tant de gens a-t-il fait rêvé au travers de ses récits de voyages et de ses histoires d’animaux. Sa seconde patrie était le Kenya, là où il rencontrait les espèces emblématiques de la faune africaine. Mais il était éperdument amoureux de sa ville natale, La Flèche, et des espèces régionales pour lesquelles il avait consacré une magnifique exposition en 4 saisons.
    Bravo et merci pour ce bel hommage rendu au broussard naturaliste.

  2. Merci de remettre en lumière Monsieur Jacques Bouillault…
    Voici l’article que j’avais écrit le 17 aout 2010, ( extrait d’un de mes recueils) : Hommage à un très grand homme
    « C’est par le plus grand des hasards que j’ai appris sa disparition. Il était l’âme du zoo de La Flèche (72) : M. Jacques Bouillault.
    Naturaliste, zoologiste, conférencier, guide de brousse.
    Je devais avoir quatre ou cinq ans lorsque je suis allée pour la première fois au zoo de La Flèche. Si je ne me rappelle plus exactement des animaux que j’ai pu y découvrir, je me souviens très bien de ce premier contact avec « M. Bouillault ». Ce nom est resté magique pour moi. Il est synonyme de rêves. Cet homme avait la faculté de nous emmener, à travers ses récits, aux quatre coins de la planète.
    Aller au zoo de La Flèche, ce n’était pas aller rendre visite à des animaux enfermés dans une cage. Non. On y allait pour partager des moments magiques avec M. Bouillault. Lors de la visite, il nous racontait l’histoire de chacun de ses pensionnaires : où il l’avait rencontré, comment il avait su l’apprivoiser, comment il avait aidé l’animal à s’adapter à son nouveau mode de vie.
    Je suis entrée, depuis, dans plusieurs parcs animaliers, jamais je n’y ai retrouvé ce contact si particulier, cette âme que M. Bouillault avait su donner à son zoo.
    Beaucoup plus tard, j’ai emmené mes garçons et ils ont eu la chance de rencontrer M. Bouillault. En les voyant suivre la visite avec autant d’intérêt, en buvant littéralement les paroles de cet homme, j’ai compris que le charme opérait toujours…
    Voici une anecdote, un court instant d’une visite parmi tant d’autres :
    M. Bouillault est entré dans la cage d’un lion (dont je n’ai pas retenu le nom, captivé plus par le récit que par l’animal !), il nous a expliqué l’histoire de ce lion magnifique. Cela dura une bonne dizaine de minutes puis, avec très grand sérieux, cet homme doté également d’un humour formidable a déclaré : « Bon, je vais sortir d’ici, à force, j’ai à moitié peur… »
    Oui, vraiment un très grand homme…
    Il est décédé le 14 avril 2009. Il ne faudrait pas que son oeuvre
    tombe dans l’oubli. Aller en apprendre un peu plus sur lui, ses actions, son oeuvre en vous rendant à la maison de la nature de Jacques Bouillault
    Monyclaire

    1. Madame Sauvanet,
      Il est très agréable de lire votre récit. Pour information, le lion s’appelait Perceval.
      Cela fait effectivement déjà 8 ans que Jacques Bouillault est parti. Vous évoquez son œuvre et du risque qu’elle tombe dans l’oubli. Son œuvre, c’était en grande partie son zoo. Comme tout le monde le sait, il connaît aujourd’hui un très grand succès et nous sommes tous ravis pour la ville de La Flèche et les Fléchois qui en sont particulièrement fiers. Certes, nous aurions été nombreux à vouloir que ce parc zoologique reste à la famille Bouillault mais l’histoire a été écrite différemment.
      Pour le reste, il me paraît important d’informer les lecteurs qu’une partie importante des collections de la faune régionale est présentée dans les écuries du château de Brissac (49) et accessibles au public lors de la visite du château. Des classes viennent les découvrir. Les dioramas ont été réalisés par Jean-Jacques Bouillault, dans le même esprit que son père. D’autres dioramas ont été présentés au château du Pin près de Champtocé-sur-Loire (49). D’autre part, son deuxième fils Hughes continue de réunir tous les documents relatifs au célèbre naturaliste sarthois. Archiviste familial, il réalise un travail extraordinaire en hommage à Jacques Bouillault.
      Enfin, ayant été un très proche de celui que l’on appelait Simba, j’ai organisé, au travers des activités de Fous de Nature dont je suis président, plusieurs soirées au Théâtre de la Halle-au-Blé à La Flèche. Des projections de films (réalisés par mes soins) sur la vie de Jacques Bouillault et sur ses voyages, suivies de discussions avec les membres de sa famille et ses amis Jean Martin et Christian Huchedé, ces soirées ont attiré un nombre incroyable de spectateurs, au point que nous avons été obligés d’ajouter des dates. Puis, lors des deux expositions que nous avons mises en place en 2014 et en 2015, la famille Bouillault a eu la gentillesse de me prêter tout ce dont j’avais besoin pour faire de ces rendez-vous de beaux succès.
      Son œuvre est loin de tomber dans l’oubli, j’espère que cela vous rassurera. Et nous continuerons à lui rendre hommage, entre autres, à la Flèche, sa ville natale.
      Pour conclure, et avec tout le respect que je vous dois, il n’existe pas de maison de la nature de Jacques Bouillault. C’était le rêve du naturaliste de créer un musée. Il s’en est parti sans l’accomplir alors que certaines opportunités lui avaient été offertes. Mais cela est une longue histoire qu’il n’est point possible de conter sur ce blog. Il existe néanmoins le site officiel Jacques Bouillault, site réalisé avec l’accord de la famille Bouillault (www.jacques-bouillault.fr)

  3. Quand nous recevions de la famille ou des amis , après déjeuner la ballade jusque chez Bouillault était obligatoire , au retour rafraîchissement au relais de la Bruyere .

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *